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Croire en notre pouvoir de changer le monde

J’ai commencé ma carrière en philanthropie il y a 25 ans, pour la Fondation Terry Fox. C’est là que j’ai appris que croire et défendre une mission pouvait générer des miracles. Comment, un jeune garçon, amputé, venant d’un milieu modeste, avait réussi à recueillir 23 millions de dollars pour financer la recherche en oncologie pédiatrique? Comment était-il parvenu à dépasser son ambitieux objectif d’amasser 1 $ par Canadien? Comment, 37 ans plus tard, il a pu atteindre 750 millions en dons?

Courage. Conviction. Confiance en la cause.

Après cette première expérience, j’ai compris qu’il n’y avait aucunes limites pour changer le monde via la philanthropie. Aujourd’hui, 80 % des enfants atteints de cancer guérissent. À la première course de Terry, ils étaient 20 %. 

Je suis extrêmement honorée et touchée de recevoir le prix Carrière exceptionnelle en philanthropie remis par l’AFP, à l’occasion de la Journée nationale de la philanthropie. Je partage cet honneur avec mes collègues, les bénévoles et les philanthropes avec qui j’ai eu le bonheur et le privilège de travailler depuis 25 ans. Avec vous, j’ai partagé des moments transformateurs pour notre communauté.

En travaillant en philanthropie, nous avons la chance de côtoyer des humains animés par une volonté de changer le monde, mais aussi d’autres qui travaillent d’arrache-pied pour y parvenir et ce, tant dans les domaines de la recherche médicale, de l’éducation, des arts, de l’environnement ou de la justice sociale.

Michele Thibodeau DeGuire, présidente et directrice générale de Centraide, disait souvent que nous formions le pont entre ces deux groupes.

Ce que ça prend pour exceller dans ce rôle?

D’abord et surtout, la curiosité. La curiosité envers les autres, leur vie, leurs histoires, leurs rêves. À Centraide, au début de ma carrière, j’ai été témoin de la curiosité d’un groupe de gens d’affaires, dirigé par Paul Desmarais Jr, qui souhaitait démystifier le tissu social de notre métropole et les entrepreneurs qui l’ont renforcé.

J’ai compris à quel point la curiosité, l’échange et l’engagement peuvent aussi changer le monde. 

À Sainte-Justine, mes collègues et moi sommes entourés par le courage. Le courage des enfants qui combattent la maladie, et celui de leurs parents qui déplacent des montagnes pour soutenir au mieux ce qu’ils ont de plus précieux au monde. Les familles, résilientes et philanthropes, se mobilisent pour redonner, pour faire avancer la recherche, pour aider les autres. Un peu comme l’ont fait Pierre Bruneau, Pierre Boivin, les jeunes qui participent au Défi-Jeunesse, eux qui ont aussi tous été honorés dans le cadre de la Journée nationale de la philanthropie.

La curiosité avec laquelle les scientifiques repoussent les limites fait aussi partie de notre quotidien à Sainte-Justine. Lors des visites, petits et grands s’intéressent à ces chercheurs qui dédient littéralement leur vie à découvrir les mystères et les complexités du corps humain dans l’espoir de mieux soigner les enfants et leur assurer une vie en santé.

En travaillant en philanthropie, nous faisons face à la pauvreté, aux maladies mentales, au cancer, aux changements climatiques. Les enjeux sont déchirants.

Mais je suis optimiste. En philanthropie, le positivisme est un prérequis! J’ai la conviction que nous pouvons résoudre les plus grands défis. Je suis portée par le nombre croissant d’organisations qui, main dans la main, laisse de côté la concurrence pour plutôt mettre leurs forces en commun. Les philanthropes sont les premiers à encourager ce modèle.

Aujourd’hui, en cette Journée nationale de la philanthropie, je lève mon chapeau à toutes les personnes courageuses, engagées, qui démontrent leur bienveillance, qui s’ouvrent aux autres en donnant du temps ou de l’argent, ou qui travaillent à améliorer la vie des gens et à renforcer leur communauté.

Bonne Journée nationale de la philanthropie!

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