La cause des enfants a toujours touché le cœur de Chloé. À huit ans, elle mobilise déjà ses proches afin d’amasser des sous pour Sainte-Justine. Mais le 16 août 2018, c’est sa vie qui bascule. Chloé est admise d’urgence à Sainte-Justine à la suite d’un grave accident de voiture.
Ce sont les vacances d’été. Il fait beau. Chloé et sa famille roulent en direction de la montagne pour une randonnée, quand le temps s’arrête. Leur voiture se fait heurter violemment du côté passager. En l’espace de quelques secondes, c’est le trou noir pour Chloé. Elle subit un traumatisme crânien sévère, perd connaissance, puis plonge dans un coma.
Admise à l’hôpital de Sainte-Agathe-des-Monts, Chloé est dans un état critique qui nécessite des équipements et des soins très avancés. Elle est alors transférée à l’unité des soins intensifs du CHU Sainte-Justine dans la même journée. Sur place, les médecins n’écartent aucun scénario. Le cerveau de Chloé est si endommagé que ses lésions laissent croire qu’elles pourraient la conduire à un état végétatif permanent.
J’ai passé les 24 premières heures d’hospitalisation de Chloé avec une peur au ventre, dont aucun mot ne peut mesurer sa puissance. Il m’était impossible de m’imaginer que le cerveau de ma fille ne guérisse jamais. Que Chloé ne retrouve plus sa vie d’avant, pour toujours. Et pourtant, il y avait une probabilité… Aucun parent ne peut se préparer à de telles circonstances.
Quand le diagnostic est tombé, Dr Weil, le neurochirurgien de Chloé s’est assis près de Claudia. Il ne pouvait prédire la tournure des évènements, mais il lui a dit que sa fille était au meilleur endroit pour surmonter son traumatisme. Entre les mains des meilleures équipes. Des équipes dont le dévouement et la sensibilité ont d’ailleurs grandement ému Claudia et sa famille.
Chloé avait les yeux fermés, elle était inconsciente. Mais les médecins et soignants lui parlaient chaque fois qu’ils venaient la voir, en s’adressant à elle avec douceur par son prénom, et lui expliquaient ses traitements. Nous entendait-elle vraiment? On ne le sait pas. Mais à Sainte-Justine, l’humain est au cœur des soins. Et chez un parent, cette approche inclusive nous rend beaucoup plus fort dans l’adversité. On sent qu’il y a toute une équipe avec nous.
Chloé s’est réveillée au bout d’une semaine : une première victoire. Mais son combat ne faisait que commencer. Le nombre de séquelles était très élevé. En plus d’avoir le côté gauche du corps paralysé, elle avait perdu la faculté de parler, de manger et de marcher. La route s’annonçait longue et difficile. Mais Chloé n’était pas seule : ses deux parents, sa famille et ses amis étaient là pour l’accompagner avec tout leur amour et leur confiance. Lentement, mais sûrement. C’est devenu le leitmotiv des mois à venir.






Chloé a été hospitalisée près de deux mois au CHU Sainte-Justine, avant d’être transportée au Centre de réadaptation Marie Enfant, où elle a ensuite passé six mois. Durant son parcours, des appareils comme la machine à rayon X, les moniteurs de signes vitaux, le Licox, le matelas RIK, et plusieurs équipements de réadaptation, ont fait une différence significative dans sa prise en charge. Et tous ont été acquis grâce à la générosité des donateurs de la Fondation CHU Sainte-Justine.
Aujourd’hui, après un drainage au cerveau, plusieurs mois de séances de physiothérapie, d’ergothérapie, et d’orthophonie, Chloé a retrouvé l’ensemble de ses facultés, sa personnalité et ses activités. Pour sa famille, ça relève de l’extraordinaire.

On la récupère de très, très loin. Et la voir reprendre le cours normal des choses comme si rien ne s’était passé, est presque irréel à nos yeux. Chloé a une force incroyable que je n’ai jamais sous-estimée. Mais elle n’aurait pu guérir ainsi, sans toutes les équipes de Sainte-Justine et les donateurs qui se sont mobilisés autour d’elle.
Chloé est retournée monter une montagne pour la première fois depuis l’accident, l’été dernier, avec son « parrain d’amour » comme elle se plait à l’appeler. Et celle-là, elle l’a trouvée bien petite comparativement à celle qu’elle a eue à affronter durant la dernière année. Au sommet, la fierté qu’on lit sur son visage, c’est celle d’être arrivée à surmonter tous ces derniers mois avec persévérance et positivisme.

Encore à ce jour, elle ne se rappelle pas du 16 août 2018. Mais le CHU Sainte-Justine et son Centre de réadaptation Marie Enfant, elle ne les oubliera jamais. Et maintenant, à jamais, cet hôpital restera gravé dans son cœur et dans celui de son entourage, en éternelle reconnaissance pour cette vie retrouvée.
Au nom de tous les enfants qui, comme Chloé, auront besoin de soins humains à la fine pointe pour survivre et guérir, merci de donner pour rendre possible l’impossible.
