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Sans honte

Léa-Maude Lavoie, ambassadrice du Grand Sapin Jeunesse

J’ai longtemps été effrayée de raconter mon histoire, probablement par peur du jugement et du regard des autres. Aujourd’hui, j’en suis fière. C’est mon parcours, le récit d’une partie de ma vie, qui forge qui je suis aujourd’hui.

Les problèmes de santé mentale chez les jeunes sont courants, mais demeurent tabous. En vous partageant ces épreuves que j’ai surmontées, j’espère aider à contrer ces tabous et inciter les jeunes qui vivent de la détresse psychologique à en parler et à aller chercher l’aide dont ils ont besoin, sans honte.

Pendant cette période de ma vie, tout était sombre pour moi. J’avais envie d’en finir, j’étais même convaincue que c’était la seule solution d’échapper à cette souffrance et ce mal-être qui m’habitaient constamment. L’amour que j’avais pour moi était tellement faible que j’étais continuellement à la recherche d’occasions pour me détruire. Malgré la présence et l’amour infini de mes parents, rien ne m’arrêtait.

Un jour, s’en est devenu trop. Le seul effort que me demandait mon corps pour me lever le matin était devenu beaucoup trop lourd pour moi. J’étais en danger et j’avais besoin d’aide.

C’est à ce moment que le CHU Sainte-Justine m’est venu en aide. Mon hospitalisation en pédopsychiatrie y a été marquante pour mon cheminement. J’ai retrouvé à ce moment l’espoir d’aller mieux. J’ai compris que tout n’était pas fini. Grâce aux équipes soignantes de Sainte-Justine, j’ai pu voir un semblant de lumière au fond d’un tunnel très long. Cependant, j’ai dû comprendre et accepter l’absence de solution miracle et toute l’importance de m’impliquer dans une thérapie qui serait longue, mais en vaudrait la peine.

Le mur de pensées positives au CHU Sainte-Justine
Mur de pensées positives pour Léa-Maude à l’unité de pédopsychiatrie de Sainte-Justine

Les équipes de Sainte-Justine, outillées grâce à votre générosité, ont réussi ce qui m’apparaissait jusque-là impossible : avec elles, j’ai retrouvé, en cours d’hospitalisation en pédopsychiatrie, l’espoir d’aller mieux. J’ai ensuite travaillé, thérapie après thérapie, effort après effort et victoire après victoire. Encore aujourd’hui, je poursuis mes efforts et je sais que c’est loin d’être fini. Chaque jour, je travaille fort afin de surmonter mon anxiété importante et de mieux réguler mes émotions intenses qui ne m’incitent plus à m’autodétruire, mais qui aujourd’hui, font plutôt ma force.

Trois ans plus tard, je suis encore ici, et j’accumule les joies de chaque petite réussite.

Malgré le caractère essentiel des soins de santé mentale, ces soins demeurent difficiles d’accès pour bon nombre de jeunes, malgré le besoin criant. L’absence de prise en charge en temps opportun diminue les chances de l’adolescent de mener une vie épanouie une fois adulte. Les troubles anxieux et la dépression peuvent affecter toutes les sphères de la vie des adolescents et mener à de graves conséquences pour eux, leur famille, leurs amis, mais aussi toute la société : violence, décrochage, toxicomanie, suicide… Pour toutes ces raisons, je suis profondément reconnaissante que Sainte-Justine ait croisé ma route.

J’ai toujours appelé la détresse psychologique le cancer de l’âme, et je rêve du jour où les soins requis seront disponibles à tous les jeunes du Québec qui en souffrent.

Pour aider les jeunes qui comme moi, ont eu besoin de Sainte-Justine pour rallumer leur lumière intérieure, donnez généreusement. Pendant tout le mois de novembre, illuminez avec nous la base du Grand sapin de Sainte-Justine dans le cadre du Grand sapin jeunesse, afin d’envoyer une grande vague de solidarité aux familles de Sainte-Justine pendant la période des Fêtes.

Léa-Maude Lavoie

*Les propos tenus dans cet article n’engagent que la personne signataire et ne doivent pas être considérés comme étant ceux de la Fondation CHU Sainte-Justine.
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