Atteint de dyspraxie verbale, s’exprimer et se faire comprendre de son entourage constituent un défi pour Mikaïl, 5 ans. Rencontré par la Fondation CHU Sainte-Justine l’année dernière, le jeune garçon a depuis eu la chance d’être traité par Chloé Dallaire-Dupont, orthophoniste au Centre de réadaptation Marie Enfant du CHU Sainte-Justine (CRME). Comme lui, plus de 1 200 enfants sont desservis chaque année au sein du Programme Déficience Langage du CRME.
« Mikaïl a avancé comme c’est pas possible, c’est le jour et la nuit! » lance d’emblée Madjid Cherbal, son papa, lorsque nous le contactons pour prendre des nouvelles de son fils. Dans sa voix, le soulagement, la fierté et la reconnaissance s’entremêlent.
Lors de notre entretien initial, en janvier 2019, Mikaïl s’apprêtait tout juste à débuter ses séances d’orthophonie. Du haut de ses 4 ans, son regard intelligent et sa manière assumée et énergique d’occuper l’espace traduisaient déjà très fort son désir de se faire comprendre.
Les professionnels du Programme Déficience Langage du CRME sont spécifiquement formés pour venir en aide à des enfants comme Mikaïl et à d’autres présentant différentes problématiques sur le plan de la communication, tel qu’un trouble développemental du langage ou encore du bégaiement.
Leur mission première? Développer les habiletés de langage de l’enfant dans le but de l’amener à communiquer efficacement, socialiser avec son entourage et le préparer à la rentrée ou au retour à l’école, tout en collaborant et en outillant les parents ainsi que les intervenants des différents milieux de vie de l’enfant.
Avec le soutien des donateurs de la Fondation CHU Sainte-Justine, l’équipe continue d’approfondir ses connaissances et raffine ses méthodes d’intervention. Au moment d’écrire ces lignes, un projet de réalité virtuelle est d’ailleurs en cours auprès de la clientèle en bégaiement.
« Papa a été le seul mot que Mikaïl a su prononcer pendant les 2 à 3 premières années de sa vie, et il a dit maman pour la première fois à l’âge de 3 ans et demi. Le fait de ne pas pouvoir être compris a longtemps généré de la frustration chez lui. »
La dyspraxie verbale est un trouble du développement des sons de la parole. Elle se caractérise par une difficulté du cerveau à planifier et à coordonner les mouvements des lèvres, de la langue et de la mâchoire qui sont nécessaires à la production de la parole. Ainsi, l’enfant sait ce qu’il veut exprimer, mais il a du mal à dire les sons, les syllabes et les mots. La dyspraxie verbale est fréquemment accompagnée du trouble développemental du langage, et ce dernier touche environ 7 % des enfants.
Au Centre de réadaptation Marie Enfant du CHU Sainte-Justine, des professionnels qualifiés comme Chloé Dallaire-Dupont, orthophoniste, sont outillés pour aider les enfants comme Mikaïl. Son rôle? Évaluer et traiter les difficultés au plan de la communication tel que le trouble du développement du langage, le trouble du développement des sons de la parole et le bégaiement.
« Ultimement, le but est de développer les habiletés de langage, de parole et de communication chez l’enfant afin de favoriser son autonomie et son intégration dans tous les contextes de son quotidien, et l’accompagner dans les moments de transition importants de sa vie. »
Lorsque les thérapies ont débuté au CRME, Mikaïl s’apprêtait à faire son entrée à la maternelle. Une chance inouïe, confie son papa, puisque ses progrès ont contribué à faire considérablement diminuer son niveau d’anxiété et à le préparer à cette toute première rentrée scolaire.
« Nous sommes immensément reconnaissants envers Chloé. Elle nous a transmis des outils formidables et surtout, elle l’a fait avec tout son cœur. »

Avec Chloé, c’est toute une équipe multidisciplinaire qui œuvre au sein du Programme Déficience Langage du CRME. Audiologistes, ergothérapeutes, psychologues, éducateurs spécialisés, travailleurs sociaux, coordonnatrices cliniques mettent tous leur passion et leur talent pour soutenir les familles comme celles de Mikaïl. Au cœur de leur intervention : le partenariat unique qu’ils établissent avec les parents et les intervenants du milieu.
Si leur expertise n’est plus à démontrer, la modernisation de leurs locaux et outils de travail, elle, devient de plus en plus pressante.
« Il est certain que nous pourrions faire tellement plus si nous disposions de plus de salles de thérapie, d’un environnement et de matériel d’intervention à la fine pointe de la technologie et qui reflètent la vie quotidienne des patients et des professionnels d’aujourd’hui.Les donateurs, dans ce contexte, sont essentiels et peuvent nous aider à continuer d’innover. »
En ce début d’année, Mikaïl fonce et ses parents continuent de se réjouir de ses progrès. Le chemin lui réserve certes quelques défis encore, qu’à force de persévérance et de soutien, il relèvera sans l’ombre d’un doute.