Je dois avouer que je me suis sentie naïve, ce matin de juillet, à ma sortie du Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME). Grande amoureuse des animaux, j’avais sauté sur l’occasion de venir assister à une des séances de zoothérapie qui se déroule chaque semaine durant l’été pour les enfants en réadaptation. Sans avoir une idée précise de ce en quoi ça consisterait, je m’étais fait une idée de la salle dans laquelle je rentrerais pour l’activité : une salle bruyante, remplie de rires d’enfants, criant et bousculant leurs fauteuils roulants pour flatter les chiens.

J’imaginais des sourires. J’imaginais des réactions. Mais la séance m’a surprise, émue. Là où j’attendais entendre des rires et voir des interactions avec les chiens, j’ai eu le silence.
C’est que les enfants qui vivent en hébergement à Marie Enfant ne communiquent pas à notre façon – leurs handicaps font en sorte que certains n’émettent que des sons pour se faire comprendre, alors que d’autres communiquent au moyen d’une tablette électronique. Cette réalité nécessite une assistance 24 heures sur 24.
Ils sont entourés d’une superbe équipe – une équipe qui se dévoue pour leur offrir un milieu chaleureux, qui crée un environnement à la hauteur de tout ce que nous aspirons offrir aux enfants notamment via des initiatives d’humanisation des soins, telles que la zoothérapie, rendue possible grâce à nos donateurs.

Pour ces enfants, le 5200 rue Bélanger, c’est leur maison. Ces moments de zoothérapie leur permettent ainsi une évasion dans un autre monde. Un monde où ils peuvent être apaisés, calmés. Un monde qui leur fait oublier le stress du milieu hospitalier, l’instant de quelques minutes. Un monde où ils peuvent, simplement, redevenir des enfants. Leurs visages ne sont malheureusement pas toujours le meilleur véhicule pour leurs émotions, mais l’impact n’en est pas moins ressenti.
Pour les enfants qui vivent à temps plein ici, ces séances offrent une opportunité en or pour leur offrir des interactions plus normalisées, différentes de celles qui ponctuent leur quotidien avec le personnel soignant.

Pour d’autres patients du CRME qui sont en réadaptation de façon temporaire, la zoothérapie peut aussi s’inscrire dans leur plan de guérison. Dans certains cas, on l’utilise pour pratiquer la motricité fine et d’autres objectifs de réadaptation propre à chacun, comme lancer une balle aux chiens, tenir une laisse, etc.
Le pouvoir des interactions est précieux, et c’est ce que la zoothérapie permet. Malgré tout, il s’agit d’un type de thérapie en soi ; difficile d’en observer l’impact global après qu’une seule séance. Il s’agit d’un travail sur le long terme, ponctué de hauts et de bas. Mais le bonheur que ces interventions apportent durant l’heure qu’elles se déroulent ne peut passer inaperçu.

Et si j’ai été quelque peu déstabilisée au début par la tranquillité de la séance, une chose retentissait plus fort que tout : l’étincelle dans les yeux de ces enfants lorsque les chiens arrivaient face à eux pour leur offrir ce brin d’amour.
Ces lueurs dans leurs yeux valent tout l’or du monde puisqu’elles rendent leur milieu de vie plus humain. C’est magique, mais surtout, réalisable – et ce, grâce à vous.
