Il y a trois ans, la vie de Vanessa et de sa famille basculait. Ce qui devait être une simple sortie au parc s’est avérée un véritable cauchemar. Dans des cas de trauma comme celui de Vanessa, l’importance d’un centre spécialisé comme Sainte-Justine prend tout son sens.
Accidents d’auto, de ski, de trampoline, à chaque trauma son histoire. Pour Vanessa, ce fut une attaque violente de deux chiens qui l’ont prise d’assaut, le 20 septembre 2015.

Un trauma, le pire cauchemar
« Comme parent, voir son enfant se blesser, même légèrement, ça te vire à l’envers. Les parents de Vanessa sont passés à travers le pire cauchemar qu’un parent puisse vivre. Et ça va les suivre toute leur vie. »
Dr Daniel Borsuk est clair là-dessus, les traumas, ça t’arrache le cœur, ça te scie les jambes. Non seulement ils sont la première cause de décès chez les moins de 18 ans, ils représentent aussi une douleur indescriptible, autant pour la victime que pour ses proches.
« L’impact d’un trauma n’est pas que physique. Il est aussi social, mental. C’est catastrophique dans la vie d’une famille. L’ampleur d’un drame comme celui-là est inimaginable. »
L’impact d’un trauma n’est pas que physique. Il est aussi social, mental. C’est catastrophique dans la vie d’une famille. L’ampleur d’un drame comme celui-là est inimaginable.
Vanessa X Sainte-Justine
Derrière ce drame qu’a vécu Vanessa, il y a des êtres humains qui changent tout. Dans le cas de la famille Biron, l’équipe de Sainte-Justine qui s’est dévouée au rétablissement de leur fille en fait partie. Dr Borsuk, chirurgien plastique pédiatrique et chef du service de chirurgie plastique du CHU Sainte-Justine, était dans la salle trauma le 20 septembre 2015.
Lui qui a récemment réalisé la première greffe complète de visage au Canada, est animé par les soins pédiatriques. « Les enfants sont innocents, ils n’ont rien fait pour mériter ce qui leur arrive. Leur redonner une meilleure qualité de vie, il n’y rien de plus gratifiant en médecine. Rien. »
Et pour Magdalena et Bernard, les parents de Vanessa, être pris en charge par une sommité comme Dr Borsuk est rassurant. Non seulement pour son expertise, mais pour tout son cœur qu’il a investi dans la prise en charge de leur fille. « La première fois que nous l’avons rencontré, c’était 12 heures après l’attaque, juste avant la chirurgie. Bien qu’empathique, il a été honnête sur l’état de Vanessa, sur les risques de l’opération. Il nous a fait un portrait clair de ce qui l’attendait, des séquelles possibles. Nous l’avons tout de suite aimé. »



Fracture de la main, nerf, glande salivaire, canal de l’oreille arrachés, os de la mâchoire broyé et possible atteinte de sa matière grise, paralysie. Les huit heures d’opération ont permis à Dr Louis Crevier, neurochirurgien, de réparer son crâne et à Dr Borsuk d’installer des plaques de métal pour remplacer sa mâchoire et reconnecter des nerfs.
Mais il n’y pas qu’eux. Il y aussi Dre Jenny Lin, chirurgienne plastique pédiatrique et chercheure dont l’objectif de recherche est d’améliorer la réparation des nerfs endommagés, pour que le patient retrouve le maximum de ses fonctions. Pour Vanessa, cette technique de reconnections des fibres nerveuses lui a permis d’éviter la paralysie complète.
Il y aussi Mélanie Sarda, physiothérapeute, qui, pendant un an, a travaillé la mobilité de sa mâchoire, la mécanique de son cou et la souplesse de la peau entourant sa cicatrice. Des suivis hebdomadaires, des traitements intraoraux difficiles à supporter, des exercices à faire à la maison à toutes les deux heures : Vanessa reste patiente. Et ça porte fruits. Sa mâchoire est passée d’une ouverture de 17 mm à une ouverture normale de 47 mm.
Autour de Vanessa gravitent ophtalmologiste, ergothérapeute, orthodontiste, dentiste, orl, orthophoniste, psychologue. Parce que Sainte-Justine, c’est une horde de spécialistes et de chercheurs, experts et humains, qui travaillent sous un même toit, pour le mieux-être de leurs patients.
La famille Biron, reconnaissante
Le trauma décrit par Dr Borsuk, ce cauchemar qui t’arrache le cœur, Bernard l’a vécu exactement ainsi. « Quand j’ai compris la gravité de l’état de ma fille, mes jambes ont lâché, je pensais que mon corps allait s’effondrer. Le temps s’est arrêté, c’est comme un tourbillon qui t’aspire. Notre monde venait de s’écrouler. »
Dr Borsuk a été notre bouée de sauvetage. On vivait le pire moment de notre vie, mais on était malgré tout rassurés d’être à Sainte-Justine.

Mais, heureusement, il y a Sainte-Justine, qui soigne et qui rassure. Et qui reçoit la majorité des traumas pédiatriques graves de partout au Québec.
« À Charles-Le Moyne où Vanessa avait été transportée, ils nous ont tout de suite avisés qu’elle serait transférée à Sainte-Justine. Son cas était trop grave. On nous a dit qu’on allait avoir le meilleur chirurgien plastique. On connaissait la réputation de Sainte-Justine, on savait que les spécialistes étaient là. » Et l’équipe a été à la hauteur. « Dr Borsuk a été notre bouée de sauvetage. On vivait le pire moment de notre vie, mais on était malgré tout rassurés d’être à Sainte-Justine. »
Vanessa, marquée par la résilience
Sa cicatrice ne démontre pas l’ampleur du travail colossal qui s’y trouve derrière. Cette marque que Vanessa porte sur sa joue, c’est celle d’une battante qui a affronté ce que la vie a de moins beau.
On salue le travail d’équipe, les efforts, la détermination, mais c’est Vanessa qui est au cœur de tout ça. C’est elle qui a affronté la douleur, qui a réappris à parler, à manger, et ce, avec des capacités qui ont changé.
Des enfants comme Vanessa inspirent. Si les soignants de Sainte-Justine mettent autant de cœur à l’ouvrage, c’est qu’ils travaillent avec des humains fonceurs, résilients, doués pour le bonheur.
Au moment de la rencontre, les parents de Vanessa voyaient pour la première fois l’intérieur des nouveaux bâtiments de Sainte-Justine. « C’est magnifique, mais on ne veut jamais avoir à y revenir. »
Non, plus jamais.