Les maladies immunitaires et le cancer sont parmi les plus sévères pathologies touchant les patients soignés au CHU Sainte-Justine.

Chaque année, environ 150 nouveaux patients sont traités au Centre de cancérologie Charles-Bruneau du CHU Sainte-Justine. Malheureusement, 20 % d’entre eux ne survivront pas à leur maladie.

Pour que la vie triomphe… toujours

Le CHU Sainte-Justine est le seul établissement hospitalier au Québec à réaliser tous les types de transplantations d'organes solides et à détenir un agrément pour la greffe de moelle osseuse en pédiatrie. Il possède aussi le plus important centre de greffe de sang de cordon au monde.

Le CHU Sainte-Justine est également responsable du diagnostic et du traitement de près de 65 % des tumeurs pédiatriques au Québec.

  • Le cancer est la principale cause de décès par maladie chez les enfants de moins de 14 ans.
  • Entre 15 et 20 % des enfants atteints du cancer résistent aux traitements traditionnels de chimiothérapie.
  • 70 % des enfants qui réagissent « bien » aux traitements traditionnels vivent avec des séquelles à long terme.
  • Le CHU Sainte-Justine est responsable du diagnostic et du traitement d’environ 70 % des cas de maladies immunitaires infantiles graves. 

À un pas du rêve

Depuis quelques années, une transformation en profondeur des traitements contre le cancer était déjà amorcée par  les chercheurs, les étudiants et les cliniciens du CHU Sainte-Justine. 

L’Unité de recherche en immuno-hémato-oncologie Charles-Bruneau, créée par le don exceptionnel de 22 M$ de la Fondation Charles-Bruneau, est venue consolider la position du CHU Sainte-Justine à titre de leader mondial en oncologie pédiatrique. 

L’Unité Charles-Bruneau prend le relais et ouvre tout grand les voies de la thérapie ciblée, de l’immunothérapie et de l’oncologie psychosociale. On pousse donc l’oncologie pédiatrique vers la médecine de précision, concrétisant ainsi l’espoir d’offrir à chaque enfant atteint du cancer un traitement personnalisé, ciblé et peu traumatique.

Elle permet aux hématologues, aux oncologues et aux immunologues de combiner leurs efforts afin d’entreprendre un nombre toujours croissant de protocoles de recherche. 

Durant les 30 dernières années, ces protocoles ont permis de faire passer le taux de guérison des enfants de 30 à 85 %. Grâce à cette unité de recherche et à vous, les équipes du CHU Sainte-Justine peuvent enfin viser 100 % de taux de guérison! 

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Laurent, avec ses parents Hélène et Réal

« J’aimerais qu’un médecin invente une pilule pour guérir mon cancer… »

Laurent a du mal à se rappeler les trois dernières années de sa vie : il préfère regarder vers l’avant! Et sans doute aussi parce qu’il a traversé de rudes épreuves, du haut de ses 12 ans.

Tout a commencé par un « gros mal de ventre » en septembre 2014… Une nuit, Laurent a si mal qu’il n’arrive pas à dormir et lorsque les parents découvrent une bosse sur son abdomen, ils comprennent que c’est sérieux…À l’urgence, le verdict tombe : cancer du foie.  

Il passe à travers une chimiothérapie intensive et deux transplantations de foie en moins de deux semaines. Mais il est si faible et si malade qu’il doit rester alité tout l’automne. 

Laurent formule alors un souhait en apparence extravagant mais qui se révélera visionnaire : son cancer, ne pourrait-on pas le chasser à l’aide d’un comprimé, comme on le ferait pour un mal de tête? 

Au printemps, le garçon semble enfin aller mieux et la famille est optimiste. Mais le cancer n’a pas dit son dernier mot… C’est à ce moment que la Dre Monia Marzouki propose à Laurent et à sa famille de participer à une étude expérimentale. 

L’objectif : faire une biopsie et, grâce à des appareils hautement sophistiqués, analyser les gènes des cellules cancéreuses chez Laurent. Pour mieux comprendre comment évolue sa maladie et trouver ses points faibles, afin de comprendre comment les exploiter. Laurent et sa famille choisissent de jouer le tout pour le tout en essayant cette nouvelle thérapie, dite « ciblée », qui fait des progrès rapides. 

Dès le début, c’est le jour et la nuit par rapport aux traitements précédents. Laurent prend « une petite pilule » qui fait régresser son cancer. Il peut continuer d’aller à l’école, retrouver ses amis.

Aujourd’hui, Laurent a terminé les dernières phases de son traitement. Son foie fonctionne à merveille. Quant aux poumons, les plus récents résultats obtenus par imagerie permettent d’être confiants. 

La recherche commence tout juste à porter ses fruits que déjà, les premiers résultats obtenus transforment le vœu de Laurent en un message d’espoir pour tous les enfants touchés par le cancer.

Notre plus grand rêve est que l’on n’ait plus jamais à dire à une famille que la seule voie de traitements possible pour leur enfant se résume aux soins palliatifs.  

Dr Michel Duval

Hémato-oncologue pédiatrique et chef de l’unité de greffe de moelle osseuse
CHU Sainte-Justine